LETTRE OUVERTE : Les organisations de la société civile appellent à nouveau à la décriminalisation des drogues

L’Association canadienne des chefs de police admet les méfaits de la criminalisation.

Hier, l’Association canadienne des chefs de police (ACCP) a publié un rapport recommandant de cesser la criminalisation de la possession simple de drogues (c’est-à-dire la possession pour usage personnel). L’association « convient que les donnéesempiriques, appuyées par les chefs de file du domaine de la santé, semblent indiquer que la décriminalisation pour la simple possession est un moyen efficace de réduire les effets nuisibles de la toxicomanie sur la santé publique et la sécurité publique ». Le rapport précise que « des arguments convaincants » ont été présentés en faveur d’un « changement transformatif » de l’approche actuelle du Canada en matière de possession de drogues. Nous applaudissons cette reconnaissance importante par les services de police et appelons le gouvernement fédéral à décriminaliser tout de suite.

La demande de changement est de plus en plus forte. Les experts en santé publique et les organisations de la société civile à travers le pays plaident en faveur de la décriminalisation des drogues depuis longtemps. Maintenant, l’ACCP a publiquement ajouté sa voix à l’appel pour mettre fin à la criminalisation de la simple possession. La direction à prendre est claire : il faut adopter une décriminalisation complète qui élimine toutes les sanctions pénales et autres peines pour le délit de possession.

Notre système actuel de criminalisation entraîne de nombreux dommages pour la santé publique et les communautés racialisées, en particulier le maintien de l’ordre excessif et la persécution des communautés noires et indigènes. La criminalisation est ancrée dans la stigmatisation et le racisme, et y contribue également. Cette pratique est néfaste et doit cesser.

Le Canada peut remédier aux méfaits de la politique punitive en matière de drogues de façon simple et immédiate. La ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, est en mesure de décriminaliser la simple possession de drogue en autorisant une exemption nationale pour cette infraction en vertu de l’article 56 de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.

Il est inutile de tarder, et aucune excuse ne peut justifier un délai, surtout en cette période de décès par surdose sans précédent. Nous exigeons un plus grand investissement dans les services de santé, comprenant des options de réduction des méfaits et de traitement respectueux des cultures, ainsi que des efforts pour garantir un approvisionnement en drogues plus sûr que celui offert par les drogues toxiques du marché illégal. Mais ces actions doivent accompagner et non remplacer une décriminalisation immédiate. Il est possible et nécessaire de supprimer toutes les sanctions, qu’elles soient pénales, administratives ou autres, pour la simple possession de drogue aujourd’hui.

About Canadian Drug Policy Coalition

Advocating for public health- and human rights-based drug policy grounded in evidence, compassion, and social justice